Les emplois exposés et abrités en France

On oppose traditionnellement les emplois industriels et les emplois de services. L’interpénétration croissante de l’industrie et des services rend cependant cette distinction de plus en plus inopérante. Nous pensons donc qu’il faut y renoncer au profit d’autres catégories d’analyse, qui tiennent compte explicitement des bouleversements induits par la mondialisation. Dans cette synthèse, on opposera les emplois exposés à la concurrence internationale et ceux qui en sont abrités, que l’on trouve à la fois dans l’industrie et dans les services. Cette distinction est riche d’enseignements et soulève d’importantes questions de politique économique.

Un constat s’impose : l’imbrication de l’industrie manufacturière et des services marchands est devenue si forte qu’elle rend de moins en moins pertinente la distinction traditionnelle entre secteurs secondaire et tertiaire. A l’inverse, les différences semblent toujours plus marquées entre les emplois exposés à la concurrence internationale et ceux qui en sont abrités.

Nous montrons dans cette synthèse que les emplois exposés représentent en France une part toujours plus faible de l’emploi total, que désormais la majorité de ces emplois sont dans les secteurs de services exportables et qu’ils sont mieux rémunérés et plus productifs que les emplois abrités, sans que ceci puisse être attribué à des différences de qualification.

Nous précisons ensuite la nature des interdépendances entre exposés et abrités. L’emploi exposé est un puissant levier de création d’emplois abrités, mais il existe une tension entre les objectifs de compétitivité internationale des emplois exposés et de réduction des inégalités entre eux et les emplois protégés.

 

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