C’est le nombre de personnes qui travaillaient dans l’industrie en 2016, ce qui représente 10,9 % de l’emploi total en France.

L’emploi industriel connaît un recul important depuis de nombreuses années : près de 800 000 emplois (équivalents temps plein) ont été détruits depuis 2000. Bien que le rythme des destructions d’emploi se soit réduit depuis la fin de la crise et par rapport au début des années 2000, l’industrie française a perdu près de 30 000 emplois en un an, et ce malgré la reprise de l’activité.

La baisse de l’emploi industriel met en évidence la « tertiarisation » de l’économie. Toutefois, le phénomène est plus complexe qu’il n’y parait. La frontière est de plus en plus poreuse entre le secteur industriel et celui des services. De nombreuses activités de services sont de plus en plus dépendantes de la production industrielle (logistique, transport, maintenance, etc.) et les industriels développent progressivement des services associés à leurs produits.

La notion de « sphère productive » permet d’agréger les activités purement industrielles et les services qui leurs sont liés. De nombreuses activités sont en effet comptabilisées dans les services bien qu’elles soient totalement orientées vers l’industrie. En raisonnant ainsi, la part d’emplois dans la sphère productive est bien plus importante dans l’économie, 34 % en 2013, que celle dans l’industrie, 11% en 2013.

Sur les trente dernières années, les fonctions qui sont exercées dans la sphère productive ont radicalement changé de nature, les services à l’industrie et les fonctions de « production abstraite » (conception-recherche, prestations intellectuelles, etc.) prenant progressivement le pas  sur la  « production concrète ». Cette évolution trouve son origine dans les mutations que connaît l’appareil productif sur longue période en lien avec le progrès technologique et la mondialisation.

La réduction de l’emploi industriel est observée dans les autres grands pays européens, à l’exception de l’Allemagne dont le positionnement sur des marchés porteurs (machines industrielles notamment) et sur une production haut de gamme ont permis une augmentation du volume d’activité et un maintien de l’emploi.

Ce recul généralisé de l’emploi dans l’industrie s’explique par différents facteurs. La production manufacturière mondiale est moins dynamique que celle des autres secteurs. Certaines activités de production ont été transférées vers les pays à bas coûts. Enfin, la baisse de l’emploi est aussi imputable aux gains de productivité importants réalisés par l’industrie.

Enfin, on peut faire la distinction entre deux catégories d’emploi : d’un côté sont les emplois exposés, ceux qui relèvent de la production de biens et services échangeables au-delà des frontières et donc soumis à la concurrence extérieure, de l’autre sont les emplois abrités qui ne sont de facto, par exemple du fait des coûts de transport, soumis qu’à une concurrence locale.
On observe ainsi que l’emploi exposé est en recul. Le recul de l’emploi manufacturier explique trois quarts des pertes d’emplois dans le secteur exposé.

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