Royaume-Uni : les investisseurs étrangers au secours de la stratégie post-Brexit ?

Le Royaume-Uni a historiquement mené une politique économique de « laisser-faire » et d’ouverture aux investissements étrangers (IDE). Cette synthèse montre que l’ouverture aux échanges a compensé et non renforcé les faiblesses de l’industrie britannique, même si elle ne peut constituer un remède unique. La difficulté de Theresa May est de maintenir un contexte économique attractif pour les IDE, dont le Royaume a besoin, tout en répondant aux attentes contraires de son électorat et aux défis liés au Brexit

La désindustrialisation du Royaume-Uni depuis plusieurs décennies, avec ses conséquences politiques, sociales et territoriales, est l’un des premiers facteurs expliquant le vote en faveur du Brexit. Les pouvoirs publics britanniques ont pris conscience trop tard de l’importance de l’industrie pour leur économie. Il aura fallu la crise financière de 2008 pour que soient posés les premiers jalons d’une nouvelle stratégie industrielle.

Pour préparer le Brexit, le fait de redevenir une puissance industrielle de tout premier plan devient un objectif majeur de la politique de Theresa May, et les investisseurs étrangers jouent un rôle clé dans cette stratégie. En effet, indifférent au patriotisme économique, le Royaume-Uni a fait le choix très tôt d’ouvrir son économie aux entreprises à capitaux étrangers, partant du principe que ces dernières auraient des retombées positives sur l’économie nationale. Les effets de cette politique sont complexes à analyser. On observe que le rachat de fleurons nationaux par des entreprises à capitaux étrangers a ralenti (et non précipité) le mouvement de désindustrialisation du pays. Il serait cependant naïf de penser que cette ouverture internationale a suffi à elle seule à garantir une industrie dynamique et résiliente. La mobilisation des pouvoirs publics reste déterminante pour exploiter au mieux les gains liés à l’implantation d’entreprises étrangères. En ce sens, l’approche britannique, pragmatique et bottom up, est riche d’enseignements pour la France.

Il reste que les défis auxquels les Britanniques font face – le Brexit certes mais aussi l’ampleur des acquisitions, notamment chinoises, dans des secteurs stratégiques – interrogent sur la capacité de Theresa May à conduire avec succès sa nouvelle stratégie industrielle.

 

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