Industrie 4.0 : Les défis de transformation pour les industries françaises et allemandes

Débat sur les défis de la numérisation auxquels sont confrontés nos deux pays. Plus de 250 personnes ont répondu présentes.

Louis Gallois, co-président de La Fabrique, et Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, ont conviés de nombreux institutionnels et industriels français et allemands, à débattre sur les défis de la numérisation auxquels sont confrontés nos deux pays. Plus de 250 personnes ont répondu présentes.

Louis Gallois a introduit cette soirée en rappelant qu’« En France, nous sommes au travail mais avec des modalités différentes de l’Allemagne car nos problématiques différent ». « Le programme ‘Industrie du futur’ est engagé essentiellement dans la modernisation de l’appareil productif à la différence de l’Allemagne, où la priorité est donnée à la promotion et à la compétitivité des biens d’équipements », a-t-il ajouté.


Une première table-ronde a réuni Dorothée Kohler, Jean-Daniel Weisz et Thibaut Bidet-Mayer, chef de projet à La Fabrique de l’industrie, auteur de la Synthèse « L’industrie du futur à travers le monde » pour discuter de la quatrième révolution industrielle et de ses impacts sur les modèles d’affaires et sur l’organisation du travail.

« En Allemagne, les entreprises du Mittelstand [l’équivalent des ETI en France] sont motrices pour diffuser les technologies du numérique », reconnaissait Jean-Daniel Weisz. « L’industrie 4.0 est portée par les ETI en Allemagne. Il est nécessaire de faire de même en France » a complété Dorothée Kohler.

Thibaut Bidet-Mayer a ensuite abordé le problème de formation continue, présent dans l’ensemble des pays analysés dans sa dernière Synthèse publiée. Il est nécessaire d’anticiper l’apparition des nouveaux métiers liés au développement du numérique: « il faut se concentrer sur une formation adaptée aux nouveaux besoins». La prochaine Synthèse de La Fabrique à paraître étudiera d’ailleurs l’impact des mutations industrielles sur l’évolution des compétences.

« L’emploi, c’est évidemment essentiel, a poursuivi Jean-Daniel Weisz. « Il y a une incertitude sur le volume d’emplois détruits par le déploiement des technologies de l’industrie du futur, d’où la nécessité de se concentrer sur la formation continue». Le développement de l’offre technologique (fabrication additive, big data, etc.) et sa diffusion dans le tissu industriel est un des trois thèmes que l’on retrouve de manière récurrente dans les plans mis en place par les Etats pour accompagner leurs entreprises vers la quatrième révolution industrielle, explique Thibaut Bidet-Mayer dans « L’industrie du futur à travers le monde ».

Pour conclure cet échange, les participants ont insisté sur le fait qu’un des facteurs clés du succès du développement de l’industrie du futur est la coopération entre les entreprises, ce que Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz présentent comme la « compétitivité relationnelle ».

Pour voir ou revoir l’intégralité de la table-ronde :

La seconde table-ronde abordait les stratégies des entreprises industrielles allemandes et françaises face au numérique. Elle regroupait des entreprises des deux nationalités :

  • Klaus Bauer, Directeur développement des technologies, TRUMPF Werkzeugmaschinen GmbH + Co. KG
  • Karine Gosse, Directeur du développement numérique / Industrie du futur, Fives et membre de l’Alliance pour l’Industrie du Futur
  • Thomas Usländer, Directeur du département management de l’information et des systèmes de contrôle, Institut Fraunhofer IOSB de Karlsruhe
  • Arnaud de Ponnat, Président de Mecachrome.

Klaus Bauer a présenté aux représentants d’entreprise présents, Axoom, la plateforme industrielle de services de production (smart factory platform). « Dans un premier temps, nous effectuons du conseil pour connaître ce que veut le client, sa façon de travailler et naturellement l’aspect financier. Puis, nous lui proposons une solution adaptée avant de passer au test. Cet outil de « production on demand » a été mis au point avec plusieurs partenaires industriels fournissant tous les services d’une chaîne de production ».

 Karine Gosse a poursuivi sur le thème de la fabrication additive en expliquant que « Fives mise sur un collectif de petites structures. Un groupe travaille en ce moment sur le montage d’une joint-venture avec Michelin et la start-up BeAM, spécialiste de la fabrication additive. »

Enfin, Thomas Usländer a invoqué qu’une des faiblesses des entreprises allemandes concernant l’industrie 4.0 était de se concentrer uniquement sur leur propre activité : « Il y a un manque de partage de savoirs dans l’industrie sur ce sujet, il faut créer un réseau entre les entreprises. »

Pour conclure cette soirée, Nicolas Dufourcq a annoncé que 1,2 milliards d’euros seraient mobilisés dans les 3 ans pour soutenir l’industrie du futur et qu’ils seront complétés par une somme équivalente par des financeurs privés partenaires.

 

 

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