Fabrication additive : la France se déchaîne !

Michelin se lance dans la production de machines de fabrication additive, de nouvelles machines pour le métal sont annoncées chez Prodways, des alliances se nouent pour satisfaire les besoins de l’industrie aéronautique… : les nouveaux projets se bousculent dans la 3D !

 

Un nouveau fabricant de machines de fabrication additive pour le métal est annoncé : il s’agit de… Michelin ! Le groupe s’est associé à Fives, au sein d’une filiale commune 50-50, pour fabriquer une machine de production de pièces en métal. Elle devrait être commercialisée d’ici à quelques mois.

Que vient faire Michelin dans ce métier ? Réponse : il travaille depuis sept ans sur cette technologie pour ses propres besoins. En l’occurrence, Michelin a mis au point un procédé pour la fabrication des lamelles utilisées dans ses moules pour dessiner les sculptures des pneus, à partir de machines du commerce dans un premier temps. Chaque moule intègre plusieurs milliers de lamelles. La fabrication additive permet de réaliser des lamelles de forme originale, qu’il est impossible de fabriquer autrement. Le pneu Crossclimate en a déjà bénéficié. Michelin entend désormais profiter de son savoir-faire pour proposer, en partenariat avec Fives, des machines issues de son expérience.

Ce n’est pas la seule bonne nouvelle. Le groupe Gorgé, qui en 2013 avait repris Prodways, à l’époque le dernier fabricant français de machines de fabrication additive, surfe sur la technologie et se développe à vive allure dans le domaine. Il ne disposait jusque-là que de machines pour des pièces en plastique. Il vient lui aussi d’annoncer l’apparition prochaine, au cours de l’année 2016, d’une toute nouvelle machine dédiée cette fois à la production de pièces en métal. « Pour s’imposer sur le marché mondial, ce qui est notre ambition, nous devons disposer de toutes les technologies de fabrication », explique Raphaël Gorgé, PDG de l’entreprise.

Avec l’autre nouveau-venu français, Beam, nous voici donc désormais équipés de trois fabricants de machines de fabrication additive métallique, très prisées par l’industrie aéronautique qui est la cible de tous les fabricants et tire le marché.

L’effervescence ne s’arrête pas là. Outre l’apparition de nouvelles machines, c’est tout un écosystème qui se met en place en France. D’une part, Michelin comme Prodways entendent développer le marché, en proposant non seulement leurs machines mais également en produisant des pièces pour ceux qui le désirent, les PME notamment. Le groupe Gorgé utilise déjà à cette fin une dizaine de machines de production de pièces métalliques – issues du commerce en attendant la sienne. Surtout, il vient de s’allier avec le groupe Nexteam, spécialiste de l’usinage de pièces complexes et des métaux durs pour l’aéronautique et le spatial (les pièces conçues par impression 3D nécessitent le plus souvent des opérations d’usinage en aval).

Au chapitre des alliances, on retiendra également la création en décembre dernier d’une entreprise commune entre Poly-Shape, spécialiste de la production par fabrication additive, et le groupe Lisi. Détenue à 60 % par l’équipementier et 40 % par Poly-Shape, Lisi Aerospace Additive Manufacturing vise la réalisation en impression 3D de pièces mécaniques aéronautiques et spatiales. « Notre objectif est de porter ce nouveau procédé de fabrication à une échelle industrielle compatible avec les exigences techniques et économiques des grands donneurs d’ordres » explique Lisi. Quant à Stéphane Abed, patron et fondateur de Poly-Shape, il explique que la demande de l’industrie aéronautique est aujourd’hui telle que son entreprise n’était plus en mesure de la satisfaire à elle seule.

Franck Barnu

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