Les politiques industrielles en France et en Europe

Au cours des siècles passés, les différents gouvernements ont mis en place des politiques industrielles de diverses natures. On a ainsi assisté à des orientations de reconstruction, de modernisation, de privatisation… La Fabrique de l’Industrie vous propose des articles de réflexion autour des politiques industrielles en France et en Europe, afin d’en cerner les enjeux et objectifs.

Qu'est-ce qu'une politique industrielle ?

La politique industrielle se définit par un ensemble de mesures interventionnistes s’inscrivant dans la politique menée par les pouvoirs publics d’un pays afin de développer des activités économiques internes et de promouvoir un changement structurel. Elle intervient en situation de crise économique afin, essentiellement, de relancer l’industrie, et peut se présenter sous forme de fonds d’investissement, de subventions ou encore de crédits d’impôt.

Pour parvenir à ses objectifs, une politique industrielle doit s’orienter vers des activités productrices d’avenir, à même de créer des emplois au niveau national. Elle soutient ainsi l’innovation ainsi que la recherche de développement, et met tout en œuvre afin de conserver les entreprises sur son territoire.

Au cours des années passées, et en raison des diverses évolutions et interventions, les politiques industrielles ont fortement été modifiées, avec des cadres de référence en pleine mutation. Au-delà de la politique industrielle traditionnelle, on peut également évoquer la politique de la concurrence, visant entre autres à empêcher les monopoles, la politique commerciale ainsi que la politique technologique, avec l’innovation et la R&D.

L'histoire des politiques industrielles françaises et européennes

Il faut remonter au XVIIIe siècle, avec l’apparition des compagnies minières, pour évoquer les politiques industrielles. Néanmoins, elles ont connu un essor particulier au cours du XXe siècle (par exemple en France avec la nationalisation des chemins de fer en 1937, puis des houillères du Nord et du Pas-de-Calais en 1944). L’un des principaux exemples reste la fondation de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier), en 1952 à la suite de la « déclaration Schuman », où la Haute Autorité fixait notamment les prix et quantités produites de charbon et d’acier. Cette période se définissait par une tendance à la reconstruction et à la modernisation. On a ensuite assisté, au niveau européen, à une évolution protectionniste dans les années 1950 à 1970, où des subventions et barrières tarifaires protégeaient les industries de la concurrence internationale. Les années 80 ont, à contrario, fait place à un grand mouvement de libéralisation avec la levée des barrières douanières et l’arrêt des aides aux industries non rentables, comme la sidérurgie, entraînant leur disparition ou leur délocalisation hors d’Europe.

Le Vieux Continent a dû, ensuite, faire face à de sévères difficultés à partir de 1980. Afin de pallier les pertes d’emploi et éviter la disparition de certaines activités, plusieurs stratégies ont alors été mises en place en faveur de l’industrie européenne, axées sur l’amélioration de la compétitivité via l’innovation, le développement technologique ou encore la recherche. L’Etat français a alors décidé de se doter de nouveaux outils afin de soutenir son industrie et de lancer une politique industrielle, passant d’une intervention verticale (liée directement au secteur industriel) à une approche horizontale afin de favoriser l’environnement économique global de l’industrie.

Au cours du XXIe siècle, la stratégie de Lisbonne vise à relancer la compétitivité économique de l’Europe. Une politique industrielle européenne est ainsi lancée, tandis qu’apparaît la Nouvelle France Industrielle (NFI), ayant pour objectif la réindustrialisation française, par la modernisation et la transformation de son modèle économique. Cette réindustrialisation repose sur plusieurs solutions, à savoir : l’économie des données, les objets intelligents, la confiance numérique, l’alimentation intelligente, les nouvelles ressources et la ville durable.

L’histoire des politiques industrielles s’écrit encore de nos jours et soulève de nombreuses interrogations et problématiques, qui appellent au débat et à la réflexion pour trouver la meilleure voie à emprunter.

Les objectifs d'une politique industrielle

Si une politique industrielle vise en premier lieu à dynamiser et booster l’innovation afin de conserver les entreprises sur son territoire, elle ne se limite pas uniquement à cet objectif. En effet, une intervention publique se présente comme légitime en cas de déclin industriel, ayant un impact sur l’équilibre économique et commercial.

L’objectif de la politique industrielle est alors d’assurer la promotion de ces secteurs et de mettre en place différentes orientations, comme :

  • la reconstruction et la modernisation ;
  • le redéploiement industriel et la nationalisation ;
  • les privatisations et mesures d'aide aux entreprises ;
  • le renouveau des actions ciblées en faveur de l'innovation.

Les critiques à l'encontre des politiques industrielles

Sous l’effet de la crise mondiale des années 1970-1980, entraînant le dérèglement de l’économie française, les premières critiques et débats portant sur la politique industrielle et économique sont apparus. L’intervention de l’Etat était alors jugée par certains comme obsolète, voire néfaste, et les entreprises souhaitaient plutôt se détacher de cette forme de tutelle. La perception de la politique industrielle était assimilée par certains à une défaillance, avec l’argument premier que le gouvernement n’était pas habilité à déterminer si les bénéfices pourraient excéder les coûts, et ce par un manque d’information et un potentiel risque d’être influencé, entre autres, par des lobbys.

Afin d’approfondir les connaissances ou développer de nouvelles pistes de réflexion quant à cette thématique, La Fabrique de l'Industrie vous propose des articles consacrés aux politiques industrielles en France et en Europe.

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