L’apprentissage en France et en Allemagne : une source d’inspiration réciproque ?

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective analyse les systèmes français et allemand de formation initiale et leur impact sur les performances économiques des deux pays. Il retient le système dual allemand comme référence.

Contrairement à ce qui a cours en France, le système de formation initiale allemand repose principalement sur la formation alternée entre école professionnelle et entreprise : 60 % des jeunes de moins de 20 ans passent en effet par l’apprentissage en Allemagne, tandis que seulement 15 % empruntent une voie purement scolaire. Notre voisin d’outre-Rhin comptait ainsi 1,5 million d’apprentis en 2010, contre seulement 421 000 en France.

Aux yeux du CGSP, cette prépondérance de l’apprentissage constitue la raison principale de la meilleure intégration des jeunes sur le marché du travail en Allemagne. Le taux de chômage des jeunes y était de 8,1 % en novembre 2012… et trois fois plus élevé en France !

Le succès de ce système est à chercher dans l’implication des parties prenantes, la valeur sociale associée à l’apprentissage et les modes de reconnaissance de la qualification. Les chambres consulaires, les branches mais également les entreprises jouent en effet depuis longtemps un rôle central dans la définition des programmes et des diplômes ainsi que dans l’organisation et le financement de l’apprentissage. Contrairement au système français basé sur une taxe obligatoire, le système dual allemand est ainsi piloté par le marché, en fonction des besoins des entreprises. Ainsi, 92,7 % des nouveaux contrats d’apprentissage étaient financés par les entreprises en 2010.

En France, l’apprentissage est monté en puissance beaucoup plus tardivement, en réaction à la progression du chômage de masse. Son développement récent est principalement basé sur l’offre de formation dans l’enseignement supérieur.

Malgré les nombreuses différences entre ces deux systèmes de formation, la France et l’Allemagne partagent toutefois des défis communs. La note suggère en particulier que, dans ces deux pays, le recrutement des formations en apprentissage se fait de plus en plus au détriment des moins qualifiés. Au développement de l’apprentissage principalement dans le supérieur en France, on peut faire correspondre la part grandissante qu’y occupent les élèves du lycée (Gymnasium) en Allemagne.

La note va même plus loin en soutenant que le système allemand d’apprentissage présente des faiblesses au niveau de l’enseignement général. En cela, l’Allemagne peut également s’inspirer de la France.

 

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