Entrer et rester dans l’emploi : un levier de compétitivité, un enjeu citoyen

Le think tank Terra Nova a publié le 24 juin son rapport sur la formation professionnelle intitulé « Entrer et rester dans l’emploi : un levier de compétitivité, un enjeu citoyen ». Suite à l’adoption de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, il propose plusieurs pistes d’action pour remédier aux défaillances du système.

« Je mettrai en place, en concertation avec les partenaires sociaux, la sécurisation des parcours professionnels, pour que chaque salarié puisse se maintenir dans l’entreprise ou l’emploi et accéder à la formation professionnelle. Le financement de la formation sera concentré sur les publics les plus fragiles, les moins formés et les chômeurs. » C’est par cette citation du 35ème engagement présidentiel du candidat Hollande qu’est introduit le rapport du think tank Terra Nova sur la formation professionnelle.

Comme le rappelle ce document, la formation professionnelle constitue un réel levier de compétitivité, insuffisamment exploité en France. Le constat dressé par Terra Nova est alarmant. Citant les résultats de l’OCDE sur l’évaluation des adultes (2013), il rappelle que, sur les 24 pays étudiés, la France se classe à une inquiétante 22ème place en matière de compréhension et de réaction à des textes écrits. Les résultats sont à peine meilleurs en ce qui concerne la maîtrise des concepts numériques et mathématiques, pour laquelle la France se classe en 21ème position. Le rapport aborde également le problème des NEET (Not in employment, education or training) : 18 % des jeunes d’une classe d’âge sortent chaque année du système éducatif sans diplôme et éprouvent des difficultés accrues pour trouver un emploi par la suite.

Après avoir intégré le marché du travail, ces salariés les moins qualifiés sont également ceux qui auront le plus de difficultés à accéder à la formation continue : 72,5 % des diplômés de l’enseignement supérieur ont suivi une formation en 2011 (dont 7 % une formation qualifiante), contre seulement 28 % des non-diplômés (parmi lesquels aucun n’a suivi de formation qualifiante).

En plus des dysfonctionnements de l’appareil de formation, le rapport pointe le manque d’implication de certaines entreprises dans le développement des compétences de leurs salariés. Il appelle à une prise de conscience pour remettre les enjeux de formation au centre du discours sur la compétitivité. Dans cette optique, il conteste les mesures d’allègements de charges sur les bas salaires qui subventionnent des emplois peu qualifiés alors que l’action publique devrait plutôt soutenir la montée en compétence des salariés.

Parmi de nombreuses autres propositions, Terra Nova formule plusieurs voies alternatives à cette politique. Il suggère de conditionner les allègements de charge à la mise en place d’actions de formation, ou encore de créer un système de « bonus-malus » sur les contributions d’assurance-chômage en fonction du niveau d’implication de l’entreprise dans la formation de ses salariés.

Autant de mesures qui visent à rendre la formation plus attractive auprès des entreprises, afin qu’elle ne soit plus perçue comme une charge mais comme un comme un investissement dans leur capital humain.

 

Retrouvez également les travaux de La Fabrique de l’industrie sur la formation professionnelle en cliquant ici. Une note sera publiée à la fin du mois de septembre 2014.

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La Fabrique de l’industrie est une plateforme de réflexion, créé en 2011, consacrée aux perspectives de l’industrie en France et à l’international. Nous travaillons sur les...

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