L’industrie de défense au service des ambitions françaises. De la maîtrise à la supériorité.
Pilier historique de la puissance française, l’industrie de défense incarne la quête d’autonomie stratégique du pays. Entre supériorité technologique et compétitivité, elle s’impose comme un moteur important de la puissance économique et géopolitique de la France.
L’industrie de défense, fondation de la puissance politique française
Au socle de la puissance politique de la France, l’industrie de défense préserve les intérêts nationaux et garantit la maîtrise des « capacités essentielles à la défense et à la sécurité ». Ce principe, au cœur de la doctrine d’« autonomie stratégique » définie depuis 1958, demeure l’objectif cardinal de l’État et de l’ensemble des acteurs qui y concourent.
Pour y parvenir, deux impératifs structurent la politique industrielle de défense : maintenir la supériorité technologique des équipements militaires, en cohérence avec les ambitions nucléaires du pays, et atteindre un haut niveau de compétitivité pour compléter les ressources publiques par des débouchés à l’exportation et sur les marchés civils.
Ces objectifs sont atteints : en 2024, la France occupe le deuxième rang mondial et le premier rang européen des exportations d’armement, renforçant encore sa part de marché dans un contexte de forte concurrence.
Comment et dans quelle mesure l’objectif français d’autonomie stratégique a-t-il pu structurer l’industrie de défense et en faire un pilier de son économie ? Faut-il voir, dans les termes mêmes de cette question, la définition caractéristique d’une politique industrielle réussie, dont on pourrait s’inspirer sur d’autres terrains ? C’est à ces questions que cet ouvrage se propose de répondre.