Industries circulaires – Esquisse d’une transformation
Depuis l’adoption de la loi de transition énergétique pour la croissance verte en 2015, l’économie circulaire est un objectif à atteindre au niveau national. Dix ans plus tard, les entreprises industrielles se sont-elles réellement engagées dans cette transition ? Cet ouvrage examine des cas d’entreprise en phase d’exploitation, afin de mieux situer les différents acteurs industriels dans la transition vers une économie circulaire, plus durable.
Les industries circulaires : entre continuité et transformation
Les pratiques de circularité dans les industries précèdent largement la popularisation du concept d’économie circulaire. D’ailleurs, sur le terrain, les motivations des industries circulaires sont multiples : réduction des coûts d’intrants, sécurisation des matières premières, compétitivité, développement local ou création d’emplois. L’enjeu n’est donc plus d’imaginer ces modèles, mais bien de les passer à l’échelle. C’est à cette condition que les industries circulaires pourront répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux contemporains. Néanmoins, plusieurs freins persistent.
Première difficulté : assurer un sourcing stable en quantité et homogène en qualité. Les matières réutilisées présentent souvent des caractéristiques variables, tant sur le plan technique qu’esthétique.
Deuxième difficulté : la structuration d’un système d’acteurs. Les industries circulaires ne peuvent réussir sans l’implication d’un écosystème complet regroupant partenaires industriels, collectivités locales, éco-organismes, financeurs, compagnies d’assurance…
Troisième difficulté : le recrutement de compétences. Si l’industrie « linéaire » peine déjà à recruter par manque d’attractivité, les entreprises qui mettent en œuvre des modèles circulaires souffrent en plus d’une image moins « noble ».
On comprend dès lors que les indicateurs mesurant la circularité, par exemple ceux du Circularity Gap Report, ne progressent pas aussi vite qu’on pourrait le souhaiter. Si des efforts sont toujours en cours pour bien mesurer les impacts des modèles circulaires sur l’environnement et la société, il est toujours aujourd’hui plus facile d’évaluer la rentabilité économique d’un produit que sa valeur environnementale ou sociale.