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La chine : opportunité ou menace ?

Compte-rendu du deuxième Entretien de La Fabrique, en présence de Philippe Varin président du directoire de PSA Peugeot Citroën, de Philippe Crouzet président directeur général de Vallourec, et Jean-François Di Meglio président d’Asia Centre.

Le “péril jaune” dénoncé dès 1897 a changé de visage. À la peur d’une invasion militaire a succédé la crainte de voir les Chinois devenir non seulement les ouvriers mais aussi les clients, les chercheurs, les financiers et les donneurs d’ordres de l’industrie mondiale, et menacer ainsi directement les économies occidentales.

Les signes de l’émergence de cette hyper-puissance se multiplient depuis l’été 2008, marqué à la fois par les jeux olympiques de Pékin et par la faillite de Lehman Brother. Les entreprises occidentales implantées en Chine commencent à se sentir moins bienvenues qu’auparavant, même si certaines sont protégées par leur marque ou par leurs références internationales. Après une période de libéralisme, les entreprises d’État reviennent en force, au détriment des entreprises étrangères comme des entreprises privées chinoises. L’Europe continue à bénéficier, en termes d’emplois et de rapatriement de dividendes, du développement de ses entreprises en Chine, mais pour combien de temps encore ? Elle pourra difficilement conserver son avance technologique si elle perd ses usines, et l’excédent commercial de la Chine lui donne une force de frappe financière considérable, qui lui permet à la fois de renflouer ses entreprises d’État et ses banques et de racheter des entreprises étrangères pour s’approprier plus vite et plus sûrement les innovations technologiques les plus récentes, les techniques de management ou le savoir-faire dans les services.

Pourtant, dans son ouvrage L’arrogance chinoise, Erik Izraelewicz note que « le dragon a peur ». Les dirigeants chinois redoutent, entre autres, les effets de la crise économique mondiale sur leur modèle essentiellement mercantiliste. Ils se préparent à devoir envisager des réformes de très grande ampleur, avec tous les risques qu’elles comportent et auxquels ils ont su échapper jusqu’ici. De son côté, l’industrie européenne peut chercher à se rassurer en se fondant sur les handicaps structurels de la Chine : son énergie est chère, elle ne dispose pas de certaine matière première en qualité suffisante et le coût de sa main d’oeuvre ne peut qu’augmenter. Mais face à un pays qui se revendique de l’économie de marché sans en respecter toutes les règles, l’Europe peut-elle espérer tirer son épingle du jeu sans définir une politique industrielle commune et sans envisager des mesures protectionnistes ?

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