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La France sans ses usines

Compte-rendu du premier Entretien de La Fabrique « La France sans ses usines ».

La France est l’un des pays où l’emploi manufacturier a le plus reculé, ce qui a entraîné une dégradation continue de sa balance commerciale. Parmi les raisons invoquées, Patrick Artus cite le fait que notre industrie, en se maintenant globalement dans le milieu de gamme, est désormais concurrencée par les pays émergents. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, ont fait le choix de monter en gamme dans tous les secteurs industriels. Pour remédier à la situation actuelle, le protectionnisme ne paraît pas la bonne solution.

Patrick Artus préconise de mettre l’accent sur une politique de l’offre, d’utiliser les délocalisations pour monter en gamme plutôt que pour fabriquer des produits bas de gamme, de créer une administration spécifique pour les PME, de réformer les aides à l’emploi ou encore de transférer les charges sociales vers la CSG. Jean-Michel Charpin suggère de réorienter partiellement les aides à l’emploi vers la partie exposée de l’économie plutôt que vers les seuls emplois abrités. Pour Christel Bories, l’objectif de monter en gamme passe par le fait de relever les prix afin de dégager des marges permettant d’améliorer les produits et les services apportés aux clients. Pour amorcer le mouvement, Louis Gallois estime nécessaire de transférer une partie des charges sociales sur la fiscalité afin de créer un « choc de compétitivité », à condition d’accompagner ce transfert de mesures fiscales favorables à l’investissement. Pour Patrick Artus, ce genre de mesure risque d’être facile à contourner, mais compte tenu du faible taux d’auto-financement des entreprises françaises, on peut escompter que la marge dégagée irait spontanément vers l’investissement. Jean-Michel Charpin estime que la réforme fiscale n’a joué qu’un rôle secondaire dans la réussite allemande : les leviers principaux sont, selon lui, la maîtrise des dépenses publiques et la réforme du marché du travail.

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