La Fabrique parle de l’industrie aux lycéens

Le 10 avril 2014, quarante élèves de seconde et leurs professeurs ont participé au premier atelier pédagogique de La Fabrique de l’industrie.

Une des missions de La Fabrique est de faciliter le rapprochement entre le monde scolaire et l’industrie. Nous avons donc profité de la 4e édition de la Semaine de l’industrie, du 7 au 13 avril dernier, pour convier des lycéens et leurs enseignants à un atelier pédagogique, qui s’est tenu à l’école des Mines de Paris.

Pour cela, nous nous sommes rapprochés d’un établissement d’Evreux, le lycée Aristide Briand. Pendant deux mois, nous avons travaillé avec Annie Burnouf et Elsa Gouin, enseignantes de l’option « Principes fondamentaux d’économie et gestion » (PFEG), pour aborder avec leurs deux classes de seconde générale des sujets industriels. Nous avons également pu bénéficier de l’implication de Thierry Sachot, directeur général d’Eolane, société de services industriels en électronique professionnelle.


Le jour « J » : susciter l’expression et aboutir à un échange franc 
14h15 

 

Les élèves, scindés en petits groupes, préparent avec l’appui de leurs professeurs et de l’équipe de La Fabrique des exposés sur trois thématiques :

  • Un pays peut-il vivre en autarcie, c’est-à-dire sans échanger avec d’autres pays ?
  •  Est-ce que l’industrie tend à devenir « plus propre » ?
  • Y-a-t-il encore des emplois dans l’industrie ?
  15h

Présentation d’Eolane par Thierry Sachot. Fondé en 1975, ce groupe de services industriels en électronique compte aujourd’hui plus 3 500 salariés dans le monde et un chiffre d’affaires d’environ 430 millions d’euros.

Numéro 1 en France, numéro 3 en Europe et numéro 20 mondial, Eolane développe depuis une trentaine d’année une stratégie de développement basée sur l’innovation et l’internationalisation.

15h15

Les élèves restituent leurs analyses devant l’industriel, l’occasion pour lui de prendre part aux débats et de parler de son activité.

« Le sujet que j’ai traité m’a permis de comprendre que, pour se développer, un pays avait besoin de se mondialiser, de s’ouvrir à d’autres pays en dehors de ses frontières et en dehors de son continent.

L’industrie est importante pour notre économie, pour développer de nouveaux produits, développer l’économie du pays et créer de nouveaux objets pour aider la population à améliorer ses conditions de vie… »

Les jeunes ont exprimé un intérêt particulier pour les questions liées à l’environnement, aux conditions de travail et aux métiers offerts dans l’industrie.

Une élève témoigne : « je n’avais pas un œil positif par rapport à l’industrie. Pour moi ça polluait, les employés ne faisaient pas attention et les directeurs ne prenaient pas soin de leur entreprise. En réalité, le directeur fait très attention à l’avis de ses consommateurs, à ce que la pollution soit diminuée et à ce que l’industrie nous aide dans la vie de tous les jours grâce aux produits mis à notre disposition. »

 15h35

Après avoir restitué leurs analyses, les élèves échangent avec Thierry Sachot sur la vie concrète des entreprises et les moyens de répondre à ces enjeux. Fort de son expérience de terrain, au sein puis à la tête d’une ETI industrielle performante, Thierry Sachot livre aux lycéens son regard concret sur l’industrie, la diversité de ses activités et de ses métiers.


Une préparation intense, en trois étapes

 

1. Dresser un état des lieux des idées reçues

Pour garantir des échanges pertinents et instructifs lors de l’atelier, l’équipe de La Fabrique et les deux enseignants n’ont pas ménagé leur peine. La première étape de la préparation a été consacrée à l’évaluation des connaissances des élèves sur l’industrie. Les professeurs leur ont proposé un questionnaire à choix multiples, en s’appuyant sur l’ouvrage L’industrie racontée à mes ados… qui s’en fichent, rédigé à l’attention des lycéens et signé par Christel Bories. Ce livre reprend les principales idées reçues que peuvent avoir les jeunes sur l’industrie, telles que « l’industrie, ça pollue », « il n’y a plus d’emplois dans l’industrie », « on peut très bien vivre sans industrie »…

Les réponses à ce questionnaire ont révélé que les élèves ne connaissaient ni le secteur industriel, ni ses métiers : persistance d’une image « à la Zola », confusion entre les secteurs d’activités, association prépondérante des métiers industriels à la pénibilité, méconnaissance de l’innovation, des créations d’emplois directs et indirects, etc.

 

Note : 36 élèves ont répondu à ce questionnaire à choix multiples
Néanmoins à la question « Pensez-vous que l’on puisse se passer de l’industrie, en France ou dans le monde ? » la quasi-totalité des élèves ont répondu par la négative.
 


2. Aller au contact des lycéens

Face à ce constat, l’équipe de La Fabrique a décidé d’aller à la rencontre de ces jeunes, en classe, pour les écouter et répondre à leurs questions. C’est la deuxième étape de la préparation. Il s’agissait d’éveiller leur curiosité en leur fournissant des éléments concrets sur ce qu’est l’industrie d’aujourd’hui. Cela a permis également de revenir sur des clichés ou de préciser certains points parfois exagérés dans l’actualité (fermetures d’usines, délocalisations…).

3. Proposer un dossier pédagogique comme support de cours

Pour permettre aux élèves d’assimiler des concepts économiques parfois complexes et de s’approprier des éléments du vocabulaire économique, La Fabrique a conçu un support de cours.

Ce dossier pédagogique, proposé aux professeurs, aborde trois thématiques industrielles : la mondialisation et les stratégies de localisation des entreprises, les contraintes et opportunités liées au développement durable et l’évolution des métiers industriels et de l’attractivité des carrières.

Il définit des notions utiles, expose des cas d’entreprises et comporte un questionnaire à choix multiples pour évaluer la compréhension des élèves sur les différents sujets (voir ci-dessous pour télécharger le dossier).

 

 


Bilan

Annie Burnouf, professeur : « Les élèves n’avaient pas idée de ce qu’était l’industrie. Les thèmes comme la mondialisation et le développement durable, abordés aujourd’hui, rentrent dans notre programme de ‘Principes fondamentaux d’économie et gestion’. Je trouve que c’est formidable de pouvoir dialoguer avec des industriels, des professionnels pour donner à ces jeunes l’envie d’entreprendre un jour. »

Thierry Weil, délégué général de La Fabrique : « Cet atelier a permis aux jeunes du lycée d’Evreux de se faire une idée de l’industrie plus proche de la réalité, grâce à leur échange avec Thierry Sachot, dirigeant d’entreprise expérimenté. Cette rencontre très riche, rendue possible grâce à l’implication des enseignants, est un formidable encouragement pour La Fabrique à continuer ses actions de sensibilisation à destination de tous ceux qui ne sont pas spécialistes de l’industrie et la connaissent parfois uniquement par des préjugés. »

Thierry Sachot, directeur général d’Eolane: « Pour Eolane, cette approche avec les jeunes est importante car les jeunes d’aujourd’hui sont les talents dont on aura besoin demain… Je suis plutôt optimiste quand je vois l’ambiance générale aujourd’hui et le discours sur l’industrie. Que ce soit au niveau global ou auprès des jeunes, l’image de l’industrie a changé. Si on veut reconquérir des parts de marché et ramener des pans entiers de l’industrie en France, il faut travailler avec les salariés actuels mais surtout avec les salariés de demain, qui feront l’industrie de demain. Donc on a besoin d’être à l’écoute de ces jeunes. Cette relation avec l’environnement académique et les écoles est un élément important. »

 

Les ateliers sont l’aboutissement d’un travail réalisé sur plus de deux mois avec les professeures d’Evreux et leurs classes. Ce travail a permis aux jeunes d’acquérir des connaissances sur la réalité et les enjeux de l’industrie.

 

 

 

Participez vous aussi aux ateliers de La Fabrique !

Cette initiative fait partie des efforts de La Fabrique et de ses partenaires visant à sensibiliser les jeunes et leurs enseignants à la réalité du monde industriel. C’est pour cette raison que nous souhaitons inscrire cette action dans la durée.

Si vous êtes enseignant ou industriel et que cette initiative vous intéresse, vous pouvez nous contacter : sounia.chanfi@la-fabrique.fr

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