Robotisation, digitalisation : l’impact de l’industrie du futur sur le travail des salariés

La mise en place de l’industrie du futur implique de nouveaux modes de production : fabriquer dans un temps plus court, plus proprement, parfois « sur mesure » à la demande des clients.

La mise en place de l’industrie du futur implique de nouveaux modes de production : fabriquer dans un temps plus court, plus proprement, parfois « sur mesure » à la demande des clients. Tout cela exige une redéfinition de l’organisation du travail et des business models qui n’est pas sans conséquences sur l’évolution des compétences et des qualifications des salariés en place et futurs.

La table ronde, introduite par Olivier Faron, administrateur général du Cnam, a réuni :

  • Denis Ranque, La Fabrique de l’industrie, Airbus Group
  • Bruno Salmon-Legagneur, Institut de recherche technologique Jules Verne
  • Boris Karthaus, IG Metall
  • Bruno Grandjean, Redex, Fédération des industries mécaniques
  • Jean-Pierre Chevalier, Cnam

Bruno Grandjean a introduit la conférence en indiquant qu’ « il n’y a pas d’industrie sans hommeHier, l’homme était asservi à la machine, aujourd’hui c’est une symbiose plus grande. L’homme est la composante la plus précieuse dans l’industrie du futur ». « L’intelligence de la main perdurera, il faut changer les mentalités et passer d’une logique de tâche à celle d’une œuvre. Le travail manuel est très noble et la France possède un vrai savoir-faire de production », a-t-il ajouté.

Face aux nombreux étudiants présents dans la salle, Denis Ranque est ensuite revenu sur les définitions de trois notions qui reviennent souvent mais qu’il ne faut pas confondre : « La ‘transformation digitale’ est un processus généralisé à l’ensemble du monde. ‘L’usine du futur’ décrit l’évolution des manières de produire dans ce nouvel environnement. ‘L’industrie du futur’ considère pour sa part l’industrie dans sa globalité : la conception, production, vente, logistique, etc. ».

La synthèse « Mutations industrielles et évolution des compétences » de La Fabrique démontre que l’emploi industriel évolue dans ce contexte et qu’on assiste à une modification de la structure de l’emploi industriel : en 25 ans la part des ouvriers non qualifiés a chuté de 15 points tandis que celle des ouvriers qualifiés a progressé de 4,6 points.

Boris Karthaus, du syndicat professionnel allemand IG Metall a poursuivi en précisant que « gérer les nouvelles technologies intelligemment signifiait de tenir compte de ses implications sociales. Par exemple, la diffusion du numérique peut conduire à une fragmentation du travail, des collectifs, des usines ».

En termes de formation, l’entreprise doit davantage être coproducteur, avec les pouvoirs publics, des compétences enseignées dans les formations continues car elle a la connaissance du terrain. Les compétences techniques ne vont pas forcément changer de manière radicale, Ce sont davantage des compétences transverses liées à la modification de l’organisation du travail qui vont devoir être développées.

Jean-Pierre Chevalier a insisté sur le fait qu’« il était nécessaire d’avoir une ouverture interdisciplinaire pour dialoguer avec l’ensemble des acteurs de l’industrie du futur afin de concevoir et adapter les formations professionnelles».

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