L’industrie en Alsace centrale : innovation et coopération

Une erreur fréquente consiste à affirmer que certains territoires sont condamnés à un destin funeste en l’absence de métropole ou de spécialisation industrielle marquée. L’Alsace centrale, tout au contraire, puise sa force dans une culture industrielle qui perdure et se renouvelle grâce à la mobilisation de ses acteurs publics et privés, installés durablement sur le territoire.

Le nouvel ouvrage de La Fabrique de l’industrie, intitulé Alsace centrale : un territoire de culture industrielle souligne la singularité de ce Territoire d’industrie. Parfois trop vite réduit à un espace mal défini entre Strasbourg et Mulhouse, il montre combien un écosystème industriel peut rester vivace, même sans métropole ou spécialisation sectorielle dominante. Sa situation privilégiée au carrefour de l’Europe, sa proximité avec l’Allemagne et son tissu d’entreprises familiales garantissent la pérennité de son industrie et de son identité.

À l’est de la France, mais surtout au cœur de l’Europe

Ce territoire partage son dynamisme avec l’ensemble de la région alsacienne. D’une part, sa position géographique en fait un territoire très convoité, en particulier par les groupes étrangers. Mobilisant d’importants moyens financiers, ils constituent un atout du territoire : en 2010, les filiales d’entreprises allemandes et américaines employaient respectivement un tiers et un quart des salariés alsaciens. D’autre part, le territoire tire profit de sa très forte proximité avec l’Allemagne, tant géographique que culturelle. Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d’entreprises allemandes se sont en effet implantées en Alsace, principalement pour pénétrer le marché français tout en contournant les droits de douane alors en vigueur.

Entreprises familiales et innovantes : la culture du capitalisme rhénan

La majorité de ces entreprises allemandes sont sous gouvernance familiale, avec une structure de capital qui leur permet de rester indépendantes. Tous les acteurs locaux soulignent un ancrage fort de ces groupes sur le territoire, voire un attachement personnel de certains dirigeants à l’Alsace. Deux exemples emblématiques sont Schmidt et Hager, venues s’implanter en Alsace centrale en 1957. Le site alsacien de Schmidt est aujourd’hui le siège du groupe quand celui de Hager à Obernai est le plus important du groupe en termes d’effectifs. Cette proximité culturelle facilite en Alsace l’introduction de l’industrie 4.0, concept allemand à l’origine. Les aspects organisationnels et techniques du 4.0 se diffusent au sein du territoire, créant un climat de mobilisation propice à l’investissement et à l’innovation.

Une mobilisation public-privé au service du territoire

Si les coopérations en faveur de l’innovation font depuis longtemps partie de l’identité industrielle de l’Alsace centrale, la dynamique collective en faveur du territoire lui-même est plus récente. L’ADIRA, l’agence de développement alsacienne qui se positionne comme l’interlocutrice privilégiée des entreprises pour tous leurs besoins de développement, a pu notamment accompagner la création d’un réseau interentreprises en centre Alsace. Les confinements liés à la crise de Covid-19 en 2020 en ont constitué le ciment : 40 à 50 dirigeants du centre Alsace se sont d’abord mobilisés sur le télétravail ou sur les questions sanitaires, avant qu’une réflexion sur « le monde d’après » fasse émerger des espaces de créativité, sur le modèle des tiers-lieux.

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