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Le bassin industriel d’Alès, une histoire de reconversions

Régénérer encore et encore son tissu industriel pour renouer avec sa dynamique vertueuse, c’est ce que nous donne à voir l’ouvrage de Caroline Granier Le bassin industriel d’Alès, une histoire de reconversions (ed. La Fabrique de l’industrie).

Labellisé aux côtés des 148 autres “Territoires d’industrie”, le bassin alésien a construit son identité industrielle sur l’extraction de charbon avant de faire face à la fermeture des mines et de prendre un nouveau virage industriel, puis un deuxième et aujourd’hui un troisième. On parle donc DES reconversions du bassin d’Alès, tant le processus de régénération est multiple et évolutif.

Une capacité de rebond liée à la mobilisation des acteurs

Ce qui ressort de ces trois phases de reconversion (1970-1980, 1990-2000 et 2010-aujourd’hui), c’est sans conteste la capacité des acteurs alésiens à réinventer leur territoire industriel. D’abord grâce au programme national bâti autour de Charbonnages de France et de ses instruments (la Société financière pour favoriser l’industrialisation des régions minières, le Fonds d’industrialisation du bassin alésien), puis autour des équipes d’Alès Agglomération et de son agence de développement. Le territoire est ainsi passé d’une tradition minière à la mécanique en passant par l’agroalimentaire et la chimie. L’école des Mines devenue IMT Mines Alès est un acteur incontournable de cette deuxième reconversion, via ses parcours de formation incluant des stages dans les entreprises locales et surtout son incubateur. Aujourd’hui, d’autres dispositifs, par exemple Alès Audace qui vise à détecter des projets porteurs d’un développement local, poursuivent la régénération du territoire.

Une ambition de transition écologique et d’inclusion

Un tournant écologique et inclusif a été pris depuis les années 2010. Exemple révélateur, celui d’ErgoSanté (fondée en 2013), d’abord distributeur de sièges ergonomiques avant de décider de les produire en 2015. En 2016, la société conçoit un exosquelette pour aider les manutentionnaires dans le cadre d’un partenariat avec la SNCF. Ces deux activités de production ont été lancées tout en favorisant l’emploi de personnes en situation de handicap. Le dirigeant fondateur résume son modèle par les trois principes suivants : « tech, inclusion, rentabilité ». De son côté, Senfas souhaite proposer à Alès Agglomération ses eaux grises (eaux de refroidissement et de lavage issues de son process de production) pour arroser les plantes du territoire. La collectivité avait par ailleurs engagé dès 2007 une démarche de transition, avec la création de la Mission développement durable.

Des obstacles territoriaux et socio-économiques

Outre son enclavement, le bassin alésien est marqué, comme le reste de l’Occitanie, par une prévalence comparativement élevée de la précarité ainsi qu’un taux important de non diplômés (25% de la population de plus de 15 ans n’a soit aucun diplôme soit un certificat d’études primaires). À cela s’ajoute le déséquilibre entre les plus de 65 ans (plus de 25% de la population) et les 15-29 ans (moins de 15%). Toutefois, le territoire a bénéficié d’une diminution notable du chômage et les organismes de formation et d’insertion œuvrent à trouver des dispositifs amenant les jeunes vers l’emploi, notamment vers l’industrie. Le bassin d’Alès nous rappelle qu’une reconversion n’est pas seulement d’ordre économique : elle est aussi une transformation géographique, sociale, et démographique. Les enjeux sont de taille mais une chose est sûre : ses acteurs se sont déjà mis au travail.

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Julie Céleste Meunier

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