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Désindustrialisation : Etude Trendeo 2009-2011

L’Observatoire de l’investissement de Trendeo a publié en décembre 2011 une série de données permettant de mesurer les effets économiques de la désindustrialisation en France suite à la crise de 2008-2009. Le constat est à première vue accablant : cette crise a violemment accéléré le processus, menant à «la fermeture d’environ 900 sites industriels» comme le titrait le journal Les Échos le 28 décembre 2011. Qu’en est-il exactement ?

La démarche de Trendeo
Il nous paraît important de donner une définition simple et précise de la désindustrialisation afin de comprendre la démarche de Trendeo. Ce phénomène correspond à une diminution de la valeur créée par l’ensemble du secteur industriel d’un pays donné. De nombreux indicateurs économiques peuvent alors refléter une telle tendance, de la contribution de l’industrie au PIB national à sa part dans l’investissement en France.

Trendeo a choisi de retenir deux principaux critères :

  1. l’évolution de l’emploi industriel en France sur la période 2009-2011 ;
  2. le nombre de créations et de fermetures de sites industriels sur cette même période.

Évolution du nombre d’emplois industriels
L’année 2009 fait figure d’année noire en ce qui concerne le nombre de destructions d’emplois sur le territoire français : sur les 117 000 emplois supprimés, 68% concernent le secteur industriel. Le recul de l’emploi industriel semble alors être un phénomène massif et quasiment ininterrompu. Une analyse plus fine montre toutefois que certains sous-secteurs industriels ont contribué à la création d’emplois dans l’Hexagone, là où d’autres comme l’industrie automobile ou l’industrie pharmaceutique ont de loin supprimé le plus d’emplois nationaux entre 2009 et 2011.

Corrélation avec le nombre de sites industriels
L’analyse précédente a l’indéniable avantage de ne faire référence qu’à des emplois créés ou supprimés sur sites industriels. Trendeo a donc pu comptabiliser le nombre de sites ayant été affectés par des investissements (création, extension) ou des désinvestissements (fermeture, réduction d’effectifs). Le raccourci alarmiste du titre des Echos mérite cependant quelques explications :
– si 900 sites ont effectivement été fermés en 3 ans, 500 ont été créé dans le même temps. Signe positif, en 2011, il y a eu 40% de projets d’invetissement de plus que de projets de désinvestissement dans les usines françaises ;
– en termes d’emploi industriel global, le solde reste néanmoins négatif car les réductions d’effectifs touchent environ 25% de salariés de plus que les extensions de sites.

Le point de vue de La Fabrique
La première remarque que l’on peut adresser aux auteurs de cette étude est que les deux indicateurs retenus, bien qu’ils constituent un moyen concret et plutôt juste d’appréhender le phénomène de désindustrialisation, auraient gagné à être complétés par d’autres données pertinentes relatives, par exemple, à la création de valeur par l’industrie. Le lecteur aurait ainsi pu avoir un panorama complet et plus nuancé de notre « désindustrialisation ». Enfin, il aurait été intéressant de comparer l’évolution de l’emploi industriel dans d’autres pays, notamment ceux de la zone Euro. Le manque de mise en perspective jette sur la démarche de Trendeo, au demeurant sérieuse et documentée, un soupçon de « sensationnalisme ».

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