L’industrie du futur en région

L’industrie du futur est une réponse à plusieurs transitions simultanées : énergétique, écologique, numérique, organisationnelle et sociétale. Elle constitue un défi important en termes de développement local.

L’industrie du futur est une réponse à plusieurs transitions simultanées : énergétique, écologique, numérique, organisationnelle et sociétale. Elle constitue un défi important en termes de développement local. Les enjeux pour les territoires sont de conserver les savoir-faire, structurer la sous-traitance locale et, bien sûr, dynamiser la formation et l’emploi pour entretenir les bassins d’activité. L’industrie du futur est ainsi portée par une volonté politique forte pour soutenir une industrie française confrontée à un besoin urgent de moderniser son outil de production vieillissant, avec un fort retard d’investissement.

Une attention particulière est portée par les Régions aux programmes « Industrie du futur » en recherchant la mise en place de véritables accompagnements ciblés, de proximité et bien articulés, permettant aux entreprises de se placer en situation d’innover, de se financer, d’exporter et de recruter. Ces actions sont accompagnées par l’Alliance Industrie du Futur au sein d’un groupe piloté par le Cetim. L’Alliance apporte des supports à valeur ajoutée, en particulier avec l’appui de ses 35 correspondants régionaux et de ses 550 experts.

Chaque dispositif régional est spécifique :

  • Diagnostics « Industrie du futur » ;
  • Apport d’expertise pour accélérer les projets de développement au travers de parcours thématiques ciblés : stratégie, modèles économiques, performance industrielle, numérique, robotique, technologies avancées de production, formation aux nouveaux métiers ;
  • Aide à l’investissement d’équipements productifs et de dispositifs numériques ;
  • Mise en place de plateformes collaboratives pour favoriser l’appropriation de nouvelles technologies par les PME ;
  • Mise en place de partenariats pour se développer à l’international ;
  • Mise en œuvre de programmes de recherche collaborative.

Ces dispositifs sont financés avec plus de 200 millions d’euros consacrés par les Régions à l’accompagnement de plus de 2 000 entreprises engagées dans un parcours Industrie du futur. Les entreprises sont encore essentiellement au stade du diagnostic, les projets industriels devraient donc suivre dans les semaines et mois à venir.

Après une première étape de consolidation des programmes existants, les Régions ont engagés une démarche de refonte de leur programme « Industrie du futur », le plus souvent en lien étroit avec l’élaboration du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qui fixe les orientations régionales pour une durée de cinq ans.

Dans la nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes par exemple, 280 entreprises sont accompagnées par le programme « Usine du futur » deux ans après son lancement. Les entreprises apprécient une approche terrain, graduelle, qui combine technologie et performance organisationnelle et sociale. Les entreprises font un pré-diagnostic de trois jours qui couvre l’outil de production, l’organisation industrielle, le développement durable (environnement, formation, conditions de travail et management), etc.

Un plan d’action est établi. L’entreprise est alors accompagnée financièrement sur le conseil, la formation, l’investissement, l’aide à l’embauche. Depuis le lancement du programme en février 2014, 17 millions d’euros ont été engagés par la Région sur ce plan.

Dans le domaine technologique, trois domaines prioritaires émergent : la robotique, la fabrication additive (impression 3D), et les outils numériques pour la production (ERP, PLM, MES, outils de simulation). Des parcours seront montés sur ces thématiques. Puis, marche par marche, les entreprises seront accompagnées vers l’usine numérique et connectée.

En ce qui concerne l’organisation industrielle, des progrès importants peuvent être réalisés : deux tiers des entreprises peuvent gagner au moins 30 % de leur temps d’écoulement.

Enfin, l’enjeu est de transformer la culture pour que les opérateurs s’approprient le progrès continu avec le soutien actif de l’encadrement. Les salariés ont été imprégnés de culture hiérarchique, modèle dans lequel c’est l’encadrant qui est censé détenir le savoir. Or le savoir sur le métier est détenu par la base. Le changement de culture pour la base comme pour l’encadrement est donc profond et ne pourra se faire que par une action de longue durée. Les maîtres mots sont ici autonomie et responsabilité.

L’objectif est de prolonger ce mouvement sur l’ensemble de la grande région autour de la modernisation de l’outil industriel, de l’organisation et des méthodes de management, en entrainant une masse critique d’ETI et de PME industrielles, et en mettant à leur disposition des ressources (expertise, plateformes, programmes de recherche et de formation) leur permettant de monter en performance industrielle et en compétences. Au total, 600 entreprises seront accompagnées par le programme « Usine du futur » en région ALPC d’ici la fin de la décennie.

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