Les lauréats du Prix « Productivez ! »

Deux PMI et une ETI viennent d’être distinguées par le prix « Productivez ! » créé par le Symop. Elles témoignent, chacune à sa façon, des bénéfices de l’investissement dans des outils de production avancés.

L’année dernière, le syndicat des machines et technologies de production (Symop) avait lancé le label « Productivez ! » pour distinguer des entreprises particulièrement performantes grâce à la mise en œuvre d’outils de production avancés. Elles ont été 29 à être labellisées. Cette année, le Symop enfonce le clou avec le prix « Productivez ! » qui récompense les meilleures d’entre elles. Il a été remis par la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq.

Trois prix ont été décernés : un prix « Productivité », un prix « Innovation process » et un « prix spécial ». Point commun de toutes les entreprises élues : ce sont toutes des entreprises familiales (deux PMI et une ETI) et elles n’hésitent pas à investir très lourdement dans des outils de production très évolués. Leur réussite témoigne du bien-fondé de cette démarche, ce qui, naturellement, est le message que souhaite délivrer le Symop.

Le prix spécial revient à Magafor, une PMI de moins de 200 personnes (CA de 17,9 M€) dont il avait déjà été question sur ce site (voir). Magafor est un fabricant d’outils coupants qui a réussi à se hisser au rang de numéro 1 mondial sur un marché de niche : les forets à centrer. Il exporte les près de 70 % de sa production, détient quelque 80 % du marché européen et un quart du marché mondial de ce produit en apparence banal. Son secret pour faire la différence : l’entreprise familiale investit chaque année près de 10 % de son CA dans la modernisation de son outil de production. Surtout, elle a conçu et fait développer une machine spéciale, unique au monde, pour réaliser ses produits. Un très lourd investissement, risqué, mais qui a payé : les forets produits sur ce centre d’usinage sophistiqué, chargé et déchargé par un robot, sont 30 à 35 % moins chers que ceux réalisés avec les outils traditionnels. Cela permet à l’entreprise d’être compétitive, même sur le marché chinois où elle affronte pourtant des centaines de concurrents. La première machine, ayant coûté plus d’un millions d’euros, a été installée en 2012 ; une deuxième s’apprête à la rejoindre.

Le prix « Productivité » échoit à la Société alsacienne de meubles (SALM). Elle produit en Alsace des cuisines sous les marques Cuisines Schmidt et Cuisinella. Avec ses 1 400 salariés et un chiffre d’affaires de 399 M€, la SALM est le numéro 1 français du secteur et se situe au cinquième rang européen. Sa récente usine, construite en 2007, est à la pointe de l’automatisation et de l’intégration des outils numériques, ce qui lui permet de produire à la commande des cuisines intégrées personnalisées en un jour seulement, contre sept à huit jours auparavant. L’usine peut produire jusqu’à 300 cuisines complètes par jour. Parmi ses outils installés récemment et dopant sa productivité figurent notamment un îlot robotisé et un système de découpe par jet d’eau. L’entreprise prévoit un nouveau site de production, encore plus moderne, mais qui voit sa construction retardée depuis plus de deux ans pour cause d’avalanche de contraintes administratives, a indiqué son représentant.

Enfin, c’est la société Cauquil qui a reçu le prix « Innovation process ». La PME de 77 salariés (8,5 M€ de CA), est un sous-traitant spécialisé dans l’usinage des métaux durs pour l’aéronautique, avec des clients comme Airbus et… Boeing. Elle possède pas moins de 18 centres d’usinages évolués. Son innovation ? Elle a fait développer par son fournisseur de machines un logiciel lui permettant non seulement de piloter toutes les machines-outils quelle que soit leur marque mais intégrant également l’ensemble des outils numérique de l’entreprise, notamment l’ERP. Cela facilite considérablement la formation de nouvelles recrues et l’interopérabilité des équipes sur l’ensemble du site. Cela permet également d’automatiser une partie de la production. De quoi doper la productivité, diminuer les erreurs et réaliser une production 24h/24. L’investissement, d’environ cinq cent mille euros, a été soutenu en partie par le crédit d’impôt recherche. Profitant des perspectives sereines du secteur aéronautique, Cauquil s’apprête à investir quelque 7 millions d’euros dans une nouvelle usine.

Franck Barnu

Après des études de physique, Franck Barnu s’est dirigée vers la presse industrielle et technologique. Comme journaliste, il a en particulier suivi le domaine des technologies...

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