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Manufacturing : les Etats-Unis de plus en plus attractifs ?

Pour le Boston Consulting Group, le coût total de production des USA ne serait plus que de 5 % supérieur à celui de la Chine tandis que, selon Alix Partners, les Etats-Unis seraient désormais le pays privilégié par les entreprises américaines en matière de nearshoring.

Assiste-t-on à une réelle renaissance du manufacturing américain ? Difficile d’apporter une réponse définitive à cette question. Deux récentes études, l’une du Boston Consulting Group (BCG), l’autre d’Alix Partners, semblent en tout cas mettre en évidence une attractivité accrue des Etats-Unis en matière industrielle.

Le BCG s’intéresse, dans sa dernière étude (BCG Cost-Competitiveness Index), à l’évolution des coûts globaux de production des principaux pays sur la décennie 2004-2014. Convaincu de longue date du retour prochain de la production aux USA, il souligne en particulier que, sur cette période, les structures de coûts des Etats-Unis et du Mexique se sont « améliorées de façon significative par rapport à presque tous les autres pays exportateurs du monde ». Pour les US, il avance en guise d’explications l’effet de la stabilité des salaires et des taux de change, une amélioration continue de la productivité et, bien entendu, la chute de 50 % du prix du gaz naturel depuis la mise en exploitation à grande échelle des gaz de schistes, en 2005.

Le BCG avance que les coûts globaux de production au Mexique sont désormais inférieurs à ceux que l’on observe en Chine. Aux Etats-Unis, ils seraient « de 10 à 25 % inférieurs à ceux des dix pays les moins chers, à l’exception de la Chine », avec laquelle le désavantage américain ne serait plus de 5 %.

Le BCG note évidemment l’érosion significative de l’avantage des pays à bas coût tels que la Chine, le Brésil, la république Tchèque, la Pologne et la Russie. L’étude insiste également sur l’aggravation de la situation de certains pays à forts coûts de production comme la Belgique (+6 % depuis 2004), la Suède (+7 %), la France (+9 %) ainsi que la Suisse et l’Italie (+10 %).

Le cabinet Alix Partners, de son côté, s’intéresse à la question du nearshoring des entreprises américaines, autrement dit à la relocalisation dans des régions proches de sites de production jusque-là délocalisés dans des pays lointains. Et son étude (2014 Reshoring/Nearshoring Executive Survey and Outlook) est l’occasion d’une grande surprise : elle montre en effet que les Etats-Unis seraient désormais la destination de nearshoring privilégiée par le plus grand nombre d’entreprises américaines, dépassant largement le Mexique jusque-là solide numéro 1. Autrement dit, on passerait majoritairement d’une logique de nearshoring à une logique de reshoring.

Ce sont ainsi 42 % des entreprises interrogées qui placent les Etats-Unis au premier rang, contre 37 % en 2013, tandis que le Mexique ne fait plus l’objet que de 28 % des suffrages (contre 37 % en 2013 et 49 % l’année précédente). Suivent le Canada, l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale et les Caraïbes. Dans 71 % des cas (contre 67 % l’an passé), la principale motivation du nearshoring est liée à la réactivité et au coût des immobilisations.

Reste que l’étude, ne s’intéresse qu’aux intentions de relocalisation et ne dit rien ni sur leur nombre réel ni sur le solde relocalisations-délocalisations…

Franck Barnu

Après des études de physique, Franck Barnu s’est dirigée vers la presse industrielle et technologique. Comme journaliste, il a en particulier suivi le domaine des technologies...

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